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Échos de la vie littéraire

Dans cette rubrique, nous proposons cent petits textes, ­ un par année, ­ consacrés à la vie des livres et des écrivains, en France, au XXe siècle. Ces textes ont été publiés pour la première fois dans les Agendas de la Pléiade entre 2002 et 2011. Les événements qu’ils mettent en lumière ont certes été choisis en fonction de leur importance, immédiate ou différée, mais aussi, mais surtout, pour le plaisir d’évoquer un livre ou un auteur attachant. Leur republication simultanée ne forme donc pas une histoire littéraire du XXe siècle en cent chapitres : tout au plus une promenade en cent étapes, arbitraires et facultatives.

À la une

1985

Le 17 octobre à 13 heures, la nouvelle tombe : le prix Nobel de littérature 1985 est attribué à Claude Simon. À la troisième ligne du communiqué, avant même que ne soit caractérisée l'œuvre du lauréat, figure la formule attendue : «nouveau roman» ! (Elle occupera la même place dans le discours du secrétaire perpétuel de l'Académie suédoise, le jour de la remise du prix.) Alain Robbe-Grillet est d'ailleurs en embuscade à la cinquième ligne. Faulkner et Proust, «les avant-coureurs», sont ex æquo aux alentours de la douzième ligne, ce qui n'est pas si mal : Dostoïevski, lui, est presque enterré au milieu du deuxième paragraphe.

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  • 1949

    Né en 1911 en Transylvanie, ce qui fait de lui un sujet austro-hongrois, Emil Cioran est le fils du pope du village. Ses parents ne savent pas un mot de français. Pour sa licence de philosophie, obtenue à Bucarest, il travaille sur Kant, Schopenhauer, Nietzsche. Il publie ses premiers livres en roumain. Rien ne le prédispose à devenir un écrivain français. À son arrivée en France, en 1937, il est censé écrire (mais n’écrit pas) une thèse sur Nietzsche. Il continue à publier en roumain. Sa correspondance le prouve : son français est alors imparfait, même si de nets progrès sont bientôt sensibles. Dans l’été de 1946, il réside à Offranville, près de Dieppe. Il s’échine à traduire Mallarmé en roumain.

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  • 1950

    Le 15 janvier, Marguerite Duras signe avec Gaston Gallimard le contrat d’Un barrage contre le Pacifique. Le document a été rédigé au nom de Mme Antelme, puis «Antelme» a été remplacé par «Donnadieu», le nom de jeune fille de Marguerite.

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  • 1951

    Ce que pense Julien Gracq des prix littéraires, nul n’est censé l’ignorer. Publié au début de 1950 dans la revue Empédocle puis en plaquette chez José Corti, La Littérature à l’estomac contient à ce propos une parenthèse dépourvue de toute ambiguïté.

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  • 1952

    «Puis-je appeler ce livre un roman ? C'est moins peut-être et bien plus, l'essence même de ma vie, recueillie sans y rien mêler, dans ces heures de déchirure où elle découle. Ce livre n'a jamais été fait, il a été récolté. Et ce n'est pas une excuse pour ma paresse. J'aurais pu le protéger des orages, travailler la terre, l'exposer au soleil et, si je peux le dire, mieux situer ma vie. Dès que la vue de la nature, la tristesse, ces rayons qui par moments, sans que nous les ayons allumés, luisent sur nous, me déliaient pour un instant des glaces de la vie mondaine, l…»

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  • 1953

    Serait-ce l'année Sade ?
    Chez Gallimard paraît un inédit, Histoire secrète d'Isabelle de Bavière, reine de France, publié d'après le manuscrit autographe, avec un avant-propos de Gilbert Lely.
    Les éditions Arcanes proposent Le Carillon de Vincennes, recueil de lettres inédites du prisonnier Sade, annotées par le même Gilbert Lely.
    Le Club français du Livre réimprime un volume d'œuvres choisies, avec une introduction de Jean-Jacques Pauvert et, en postface, un essai de Maurice Blanchot.

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  • 1954

    En février, il déclare à ses proches : «Ça y est, j'en ai fini !» Et à son fils Philippe : «Ç'aura été un énorme travail.» C'est sa fille Élisabeth qui tape le manuscrit.
    Le 22 avril, il écrit à l'éditeur Robert Laffont : «je suis assuré que votre excellente maison aurait apporté à sa publication les soins les plus actifs et les plus précieux. Si, en définitive, et après maintes réflexions, je ne crois pas devoir vous demander de vous en charger, c'est en raison de la nature spécialement “historique” de l'ouvrage.»

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