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Louis Aragon

Œuvres romanesques complètes

Tome IV Édition publiée sous la direction de Daniel Bougnoux avec la collaboration de Bernard Leuilliot et Nathalie Piégay-Gros

Parution le 18 Septembre 2008
Bibliothèque de la Pléiade, n° 545
Achevé d'imprimer le 27 Août 2008
1760 pages, rel. Peau, 105 x 170 mm

79.50 € Acheter le livre

ISBN : 9782070115303
Code distributeur : A11530
GENCOD : 9782070115303

Ce volume contient

Les Communistes [IV et V] - Les Rendez-vous romains - La Semaine Sainte - Chproumpph - L'Inconnue du Printemps - Histoire de Fred et Roberto - Damien ou Les confidences - Shakespeare en meublé - Pastorale dernier cri - Les Histoires - La Machine à tuer le temps - Le Mentir-vrai.

Aragon, Les Communistes, postface : «Mais n'est-ce pas précisément ici, à Dunkerque, qu'il avait pu me paraître que j'étais arrivé "à la fin du monde réel"?» C'est en effet à Dunkerque que se dénoue le roman, dont les deux dernières parties forment le récit de la débâcle provoquée par l'attaque allemande du 10 mai 1940. Le cycle du Monde réel s'achève là. Aragon, bientôt, va confier au passé la tâche de nous parler du présent. «Les rendez-vous romains» décrit les tourments artistiques et amoureux de David d'Angers au lendemain de la défaite de Napoléon. La Semaine sainte – qui «n'est pas un roman historique» – retrace la fuite de Louis XVIII devant l'Empereur en 1815 à travers le périple de Géricault, qui délaisse la peinture pour la compagnie des mousquetaires du roi. Dans un cas comme dans l'autre, la figure de l'artiste se trouve au premier plan, et permet à Aragon de s'interroger sur le sentiment national et la finalité de l'art. Pour autant, Dunkerque et 1940 ne sont pas relégués aux oubliettes. À bien des égards, La Semaine sainte offre un lointain écho des Communistes. C'est toujours du désarroi face aux bégaiements de l'Histoire qu'il est question. En croisant les lieux, en superposant les exodes, ces deux romans sont l'écriture er la réécriture du traumatisme que constitua «l'étrange défaite». S'y entrelacent les mêmes questionnements : la fidélité au camp choisi et son corollaire, la trahison, le sentiment national, le lien entre l'individu et la communauté. Si Les Communistes a pu être lu comme un roman partisan, La Semaine sainte, écrit en 1958 après «ce coup formidable porté à l'esprit de certitude que l'on résume par le nom du XXe congrès», montre la fragilité des choix politiques autant que leur nécessité et rappelle la force de l'indécision. C'est peut-être la raison qui poussa Aragon à abandonner David d'Angers, personnage romantique empli de convictions et de certitudes, au profit de Géricault, en proie au doute. Le XIXe siècle nous tend un miroir où se réfléchissent les interrogations contemporaines sur le loyalisme, la crise nationale, la défaite d'un régime. Suivra, en 1964, «Le Mentir-vrai» dont le mot d'ordre pourrait être la scission entre vérité et roman.