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image d'illustration: Ancienne édition
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Franz Kafka

Œuvres complètes

Tome IV Trad. de l'allemand (Autriche) par Jean-Pierre Danès, Claude David, Marthe Robert et Alexandre Vialatte. Édition de Claude David Feuilleter le livre

Parution le 3 Mars 1989
Bibliothèque de la Pléiade, n° 353
Achevé d'imprimer le 27 Décembre 1988
1520 pages, rel. Peau, 105 x 170 mm

ISBN : 9782070111596
Code distributeur : A11159
GENCOD : 9782070111596

Ce volume contient

Lettres à Felice - Lettre à son père - Lettres à Milena - Articles et allocutions, textes professionnels.

C'est ici le dernier tome des Œuvres complètes de Kafka dans la Pléiade. Il procure – si l'on peut dire – deux femmes (Felice et Milena) et un homme (le Père). Certes, d'autres femmes passent dans la vie de Kafka. Mais il ne leur écrit pas, et le temps les a dévorées. Il n'est d'être sauvé que par les mots.
L'aventure avec Felice est singulière : Felice ou la femme métaphorique. Au principe, Kafka ne l'aime pas, mais il se prend à l'aimer et, en cette métaphore, il enregistre tous les registres de la passion. Pour retrouver le goût d'écrire. On n'oserait sans doute pas dire que Felice fut son divan. De psychanalyste. Elle le mit à nu, et sans doute cherchait-il obscurément cette nudité-là. Un jour, il quittera Felice parce qu'elle ne lui sera plus «nécessaire» et il mettra à mort – sous les espèces de Gregor Samsa, dans La métamorphose – cet homme qui s'était pris à aimer cette femme.
Quand la femme disparaît revient le Père. Le père – tout Père – est à tuer. On ne quitte pas le divan. C'est ici un autre procès, le vrai peut-être, après cet Autre procès déjà – comme l'a si bien montré Elias Canetti – qu'avait été sa relation avec Felice. Le Père interdit la femme. Kafka l'écrit dans cette insoutenable lettre au père, qui n'est que supplication. Le père est – hélas et aussi – aimable et aimé. Comment subvertir le maître du Château? C'est, dirait Hamlet, toute la question. Bref, la femme est-elle accessible? La véritable arrive toujours trop tard et annonce la mort; C'est Milena la rebelle. C'est aussi l'étrangère – elle n'est pas juive. C'est donc l'autre femme. Mais Milena prend peur et fuit.
Kafka pouvait-il être sauvé? «La sagesse est ici de se taire», note Claude David dans son avant-propos. Le reste du volume, c'est la vie ordinaire. Les riens. Des miettes, eût écrit Kierkegaard. Il faut de quelque façon se leurrer et prendre des masques. Kafka était aussi rédacteur dans une entreprise, et c'est dérisoire. Il n'est pas certain que cela soit tout à fait consolant.